Nouvel Hollywood Héritage
Présentation du ciné-club par Thierry Laurentin
Peut-on déceler une continuité esthétique entre la révolution du Nouvel Hollywood (1965-1979) et les héritiers des années 80/90 ? Avec la fin des idéaux des 70’s, les deux décennies suivantes font émerger de fortes personnalités - la plupart sont encore en activité - et marquent une évolution : des films moins politiques (hormis Sans Retour et Do The Right Thing), plus introspectifs, délaissant la révolte collective pour des questionnements personnels, le tout dans une stimulante créativité. Le thème de l’errance est au centre d’une inspiration traquant sa boussole entre désillusions et liens à retisser... au moment où les valeurs de l’Amérique se perdent dans la surpuissance de Wall Street et la douleur des années Sida. Ce panorama subjectif nous permettra de vous présenter, au début de chaque séance, les coulisses de quelques classiques de cette période dont la percussion semble encore très profonde. Join us and enjoy !

Thierry Laurentin nous présentait mardi 16 septembre, le grand cinéaste Wim Wenders. Cinéaste allemand passionné par le cinéma américain, à l’origine du film culte "Paris, Texas", un road movie qui cristallise sa fascination pour les paysages et les mythes de l’Ouest des États-Unis. Après avoir commencé des études de médecine et de philosophie, il intègre la nouvelle école de cinéma de Munich en 1967, où il se passionne aussi pour la critique cinématographique et la musique rock. Il réalise un de ses premiers films pendant cette période : Summer in the city comme la chanson du groupe The Kinks. Sur le tournage, il rencontre Robby Müller, qui deviendra son directeur de la photographie.
Wim Wenders conjugue souvent introspection, paysages urbains ou naturels, questionnement existentiel et réflexion sur la communication humaine. L’Amérique et le voyage sont une obsession thématique pour lui. Lors de la production de Hammett, Wenders rencontre l’acteur et le scénariste américain Sam Shepard. Ce dernier fait lire son manuscrit “Motel Chronicles” au cinéaste allemand, ce qui marque le point de départ d’un dialogue créatif. Ce manuscrit est le noyau du scénario de Paris, Texas. Leur processus d’écriture pour le film s’est déroulé en deux temps : une première version inaboutie est née d’échanges entre le réalisateur et l’écrivain, puis, au moment du tournage, ils ont continué à construire le récit en dialoguant par téléphone. Sam Shepard apporte au récit son regard d’auteur américain sur l’errance et la famille, tandis que Wenders y greffe sa fascination pour l’Ouest américain et les grands espaces. Cette approche collaborative donne au film son souffle, sa poésie, mais aussi sa profondeur émotionnelle : deux sensibilités, l’une européenne, l’autre américaine, réunies autour d’un road-movie devenu culte, Palme d’or à Cannes en 1984.

Mardi 14 octobre prochain à 20h, Thierry Laurentin nous invite à découvrir ou redécouvrir le chef d'œuvre des frères Coen : THE BIG LEBOWSKI. Le film est devenu culte pour son ton absurde, ses répliques mémorables et son univers décalé porté par Jeff Bridges (The Dude), John Goodman (Walter), Steve Buscemi (Donny), Julianne Moore, et David Huddleston. Thierry vous partagera toutes les anecdotes et coulisses de ce classique du cinéma américain.
Synopsis : Jeff Lebowski, prénommé le Duc, est un paresseux qui passe son temps à boire avec son copain Walter et à jouer au bowling, jeu dont il est fanatique. Un jour deux malfrats le passent à tabac. Il semblerait qu'un certain Jackie Treehorn veuille récupérer une somme d'argent que lui doit la femme de Jeff. Seulement Lebowski n'est pas marié. C'est une méprise, le Lebowski recherché est un millionnaire de Pasadena. Le Duc part alors en quête d'un dédommagement auprès de son richissime homonyme.
