Nuit Blanche 2025 : La séance des artistes au cinéma les 7 Parnassiens
La Nuit Blanche aura lieu le samedi 7 juin 2025 à Paris et en Île-de-France, sous la direction artistique de Valérie Donzelli. Depuis 2002, cet événement gratuit transforme la capitale en une immense scène dédiée à l’art contemporain sous toutes ses formes : installations, performances, vidéos, musique, danse et théâtre…

Le cinéma indépendant Les 7 Parnassiens joue un rôle central pour la Nuit Blanche 2025 en accueillant la Séance des Artistes : une programmation inédite d’œuvres vidéo et une exposition. Le cinéma se transforme pour l’occasion en espace d’art contemporain, offrant un nouveau regard sur la rencontre entre art et public. Les projections rassemblent des vidéos et témoignages visuels autour du thème de la résistance. Les visiteurs découvrent ainsi une expérience cinématographique mêlant art, activisme et réflexion, où la lumière de l’art vient éclairer la nuit et questionner notre société.
La Séance des Artistes : Programmation
La peur comme levier politique avec Cécile Bicler
L’artiste Cécile Bicler ouvre la soirée avec une série de vidéos réalisées à partir de fragments de films d’horreur. Par un montage minutieux, elle déconstruit la fiction pour réhabiliter la peur non comme simple émotion, mais comme un outil puissant de prise de conscience et d’émancipation. Son travail invite à affronter ses peurs pour mieux les dépasser.
La nature en lutte face à la colonisation humaine
Trois artistes, Emily Richardson, Anne-Charlotte Finel et Ya-Hui Wang, questionnent notre rapport à la nature et à sa fragilité. Par des techniques variées — time-lapse, captation souterraine, performances — ils révèlent la résistance de la végétation face à l’urbanisation et la disparition progressive du vivant. Ces œuvres soulignent la vitalité d’un environnement menacé et notre responsabilité collective.
Émancipation et reproduction sociale au féminin
Les vidéos de Tao Hui, Valérie Mréjen et Ana Vega explorent les tensions liées à la condition féminine dans des sociétés patriarcales. Elles abordent la difficulté de concilier aspirations personnelles, maternité et travail artistique, mettant en lumière les mécanismes de contrôle et la quête d’indépendance. Ces récits intimes deviennent des métaphores universelles de résistance.
Le feu, symbole de destruction et d’espoir
Clément Cogitore et Alice Brygo utilisent la puissance évocatrice du feu pour illustrer à la fois la désolation causée par les incendies urbains et la flamme fragile de la rébellion. Le feu devient un double symbole : celui du chaos et de la renaissance, mais aussi un miroir des tensions sociales et politiques qui traversent nos sociétés contemporaines.
L’aliénation du travail moderne et la quête de sens
Les œuvres de Driss Aroussi, Klara Liden et Taus Makhacheva mettent en scène la lutte contre la monotonie et l’absurdité du travail dans le monde contemporain. À travers des figures méditatives et des gestes de résistance, ces vidéos oscillent entre impuissance et espoir, offrant une réflexion poétique sur la condition humaine face à l’aliénation.
Saturation visuelle et subversion de l’image
Enfin, Clément Cogitore clôt la programmation avec The Evil Eye, une œuvre immersive qui détourne des images publicitaires stéréotypées pour dénoncer la surconsommation visuelle et la manipulation émotionnelle. Cette expérience oppressante interroge notre rapport à l’image dans un monde saturé de représentations artificielles.
Un mot de Valérie Donzelli :
« J’ai voulu une Nuit Blanche poétique, où la nuit offre un terrain de rêve, de création et de solidarité. Avec Nuit Blanche 2025, je raconte une histoire comme au cinéma, celle de la nuit devenue un espace de résistance, de liberté créatrice et humaine, à rebours d’un monde du jour carcéral. Paris se transforme en un immense plateau de cinéma, scénographié et éclairé, émaillé de projections, de performances et d’installations. », explique Valérie Donzelli. Pour elle, l’art est une arme douce, un souffle d’espérance et une invitation à ralentir, à regarder autrement le monde.
La programmation, conçue avec des artistes engagés, mettra à l’honneur l’imaginaire nocturne et la résistance par l’art. Le film en stop motion « Quelle Nuit Blanche ! » réalisé par Michel Gondry représente cette défense de l’art à la fois joyeuse, artisanale et politique.
Entrée libre - de 19h à 5h
Les 7 Parnassiens
16 rue Delambre, Paris 14e
Métros : Vavin, Raspail, Edgar Quinet, Notre-Dame-des-Champs
Bus 58/82/68/91 - Noctilien N02
19h → 5h
Accès PMR : 18 rue Delambre / Vidéos sans sous-titrage ni audiodescription