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The Brutalist de Brady Corbet : Le coup de cœur du programmateur

Le réalisateur Brady Corbet et sa co-scénariste, sa femme, Mona Fastvold, ont toujours été fascinés par la période d’après-guerre. L'atmosphère psychologique de cette période  a laissé son empreinte sur les créations architecturales. Le duo, composé de Brady et Mona, a vu une sorte de poésie dans l’utilisation de matériaux développés pour survivre à la guerre. C’est ainsi qu’est née l'idée du film “The Brutalist”, un film abordant les débuts du style ainsi que différents thèmes tels que l’immigration, le rêve américain, les traumatismes de guerre

THE BRUTALIST

Nous suivons dans ce film le personnage de László Tóth, interprété par Adrien Brody, un jeune architecte ambitieux fuyant l’Europe d’après-guerre. Il arrive en Amérique en 1958, suivant le “American dream”, avec sa femme pour reconstruire sa vie et sa carrière. Le mouvement brutaliste était déjà assez populaire en Europe notamment en France et au Royaume-Uni. Ce style est une métaphore pour aborder la transformation de la société américaine.

Le film s'ouvre sur un plan-séquence qui établit immédiatement le ton visuel de l'œuvre. Cette séquence d'ouverture suit le personnage principal à travers un environnement chaotique, culminant avec une vue inversée de la Statue de la Liberté. Ce choix visuel symbolise efficacement le renversement des attentes du protagoniste face au rêve américain. Corbet adopte une approche délibérément lente et dilatée, profitant de la durée généreuse du film (3h30) pour étirer les scènes et les plans. La mise en scène intègre habilement des éléments architecturaux pour refléter les thèmes du film. Par exemple, la chapelle aux salles exiguës et à la hauteur démesurée conçue par László illustre visuellement les tensions entre ambition et contrainte.

The Brutalist

Ce film n’apporte pas seulement des connaissances architecturale de l'après-guerre européen-américain, il aborde de multiples thèmes : Le rêve américain, le racisme, la violence, le pouvoir, l’art… 

László Tóth, un architecte juif hongrois et sa famille, illustrent les défis auxquels font face les immigrants pour trouver leur place dans la société américaine tout en conservant leur identité. Ces personnages ayant vécu les horreurs de l’holocaust portent des séquelles physiques et psychologiques. Tout le récit amène à réfléchir sur cette perpétuelle violence et oppression de notre société

 

Tout comme son personnage principal qui a des ambitions architecturales démesurées, Brady Corbet réalise un film d’envergure durant 3h34, couvrant trois décennies. Tandis que László Tóth doit faire face aux défis architecturaux de l’Amérique d'après-guerre, Corbet doit en faire de même avec le cinéma américain contemporain. Tous deux sont contraints dans leur art : László Tóth avec ses ambitions et les contraintes de son mécène et Corbet avec les contraintes des producteurs.

The Brutalist

En bref : notre programmateur a adoré le film et le considère même comme un chef d'œuvre. Le principe d’entracte qui ralentit le rythme du film aura un impact sur les futurs réalisations cinématographiques.

Vous pouvez retrouver la chronique de BFM TV au cinéma les 7 Parnassiens"Cinéma: Le film "The Brutalist" fait renaître l'entracte au milieu des films"

Séances

Écrit par Joséphine Karolewicz

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